Le 7 mars dernier, nous avions le plaisir de recevoir, Madame Sylvie Le Gratiet, présidente de l’Association des Amis d’Eugène Carrière, dans le cadre de la préparation d’une exposition sur ce dernier et qui se déroulera du mois d’octobre 2024 au mois de mars 2025 au Musée Eugène Carrière à Gournay sur Marne (93).
Dans ce cadre, Madame Le Gratiet était venue rechercher dans nos fonds des documents relatifs à la correspondance que le peintre aurait échangée avec Paulin Enfert.
Les deux hommes s’étaient en effet connus, durant les premières années de vie professionnelle de Paulin Enfert quand celui-ci s’était essayé un temps à la céramique, rue de la colonie, dans le XIIIe arrondissement, au sein d’un atelier également fréquenté par Eugène Carrière…
Celui-ci travaillait alors pour la Manufacture Mortreux, dénommée « Manu de Montsouris », (anciennement maison Mortreux rachetée par Édouard Gille, sans doute au début des années 1880 –1885) et pour laquelle Paulin Enfert a donc également travaillé.
Parmi les documents remis à madame Le Gratiet, figure cette rare photo rassemblant Eugène Carrière ainsi que le futur créateur du patronage Saint-Joseph
Eugène Carrière (2e rang en partant du bas et 3e à partir de la droite) et Paulin Enfert (2e à gauche en haut), portant tous deux la blouse du potier et la Lavallière de l’artiste.
Selon madame Le Gratiet, il n’existe pas de correspondance d’Eugène Carrière à Paulin Enfert, mais des correspondances retour.
- Une lettre signée Enfert céramiste : invitation pour la Saint-Louis de Gonzague du 14 juin 1883.
- Une lettre de Paulin Enfert à Eugène Carrière du 8 février 1898 — invitation à passer rue Bobillot — qui rappelle leur travail en commun et cite des artistes fréquentés.
L’attitude sociale d’Eugène Carrière répondait bien aux engagements de Paulin Enfert et rejoignait ses idées, montrant un intérêt constant à la misère et aux plus faibles. « Bien faire et laisser dire », disait de son côté Paulin Enfert qui n’a jamais quitté le terrain de la charité pratique…
En matière de religion, Eugène Carrière se révélait « ni pour ni contre » (ni agnostique ni franc-maçon). S’il a adhéré à la Ligue des amis du citoyen et prend position contre le côté obscurantiste de l’église de l’époque, il a en revanche toujours conservé une grande admiration pour le Christ et refusa de signer la pétition visant à interdire l’enseignement aux congrégations religieuses…
Tous ces aspects de sa personnalité et bien d’autres seront évoqués dans l’exposition prochaine dont le titre sera : « Eugène Carrière, de tendresse et d’amitié »